mercredi 10 octobre 2007

Les réponses

Bonjour à tous.
Déjà, suite à vos sympathiques messages, le blog va continuer. Il me semblait nécessaire, presque un mois après la sortie du livre et deux mois après le démarrage de voir si ça servait à quelque chose de continuer, j’ai eu ma réponse.

Voici maintenant les vôtres (de réponses) aux questions que vous m’avez posées – dans le désordre ou plutôt dans un ordre plus logique.

Première question, posée par Corine :
« Quelles ont été tes motivations pour écrire un livre sur Christophe Miossec et as tu été surpris parfois par le personnage ? »

L’idée s’est imposée à moi comme une évidence après avoir passé un après-midi avec Christophe (épisode que je raconte dans le livre) au moment de la promo de 1964. J’étais là pour l’interviewer (à l’époque pour l’Hebdo de Virgin) et on avait discuté pendant deux heures. En sortant de son hôtel, j’ai eu un flash : le personnage Miossec possédait (possède toujours) une complexité et un parcours qui méritaient qu’on s’appesantît dessus plus largement. Ce qu’on entrapercevait de lui dans les articles constituait une portion du bonhomme, très bon client pour les journalistes de presse écrite et en même temps très pudique. De mon côté, j’en étais arrivé au point dans ma petite carrière où j’avais envie d’horizons plus larges que ceux d’un article. Depuis son irruption avec Boire, je le suivais pas à pas et ses chansons me servaient un peu de leçons pas très sages adressées par un mec ayant dix ans de plus que moi (je suis né en 74). Une fois journaliste, j’avais continué (je l’avais rencontré pour Brûle, voir premier billet de ce blog). Il y avait donc pour moi à la fois un intérêt personnel (celui de rencontrer quelqu’un d’important pour moi) et un intérêt journalistique.

Deuxième question (posée par une gentille anonyme) : « Miossec disait qu'il ne voulait pas écrire, les étalages des librairies étant déjà amplement fournis, mais comme on dirait qu'il dit souvent le contraire de ce qui adviendra...comment s'est il laissé convaincre par une bio ? ».

On peut le dire, les réticences de Christophe ont été très longtemps vivaces. Effectivement une sorte de bio pour un chanteur de 40 ans, ça fait un peu jeune. Pendant les quelques mois où j’ai cherché un éditeur, il doutait de la pertinence du bouquin. A partir du moment où les éditions Flammarion ont manifesté leur intérêt, ça s’est un peu arrangé mais il n’était pas rare qu’après une séance d’interview pour En Quarantaine Christophe lâche : «je ne sais pas qui ça va intéresser ce bouquin… »
En même temps, l’idée n’était pas de livrer sa biographie et de l’enterrer vivant, elle consistait davantage à raconter son parcours, celui d’un homme qui s’est découvert chanteur à 30 ans et avait une épaisseur que beaucoup de ses collègues au parcours plus rectiligne ne possédaient pas. Pour moi, il était intéressant de raconter Miossec le musicien (anecdotes sur les albums, etc.) mais encore plus ce qui précédait, cette trajectoire un peu unique. En Quarantaine ne se veut pas une biographie, plutôt le reflet d’un artiste qui fait le point, les 40 ans arrivés (d’où ce titre assez malin je dois dire, d’autant plus qu’il n’est pas de moi puisqu’il vient d’une de ses chansons).
Enfin, je crois que s’il s’est laissé convaincre, c’est surtout parce qu’on s’entend(ait) bien, il y a une vraie complicité entre nous qui légitimait le projet, le rendait viable. Christophe n’aurait jamais accepté si on n’avait pas rigolé un minimum ensemble (et on a ri). Il a même dit à l’éditeur qu’il n’aurait pas fait le livre avec quelqu’un d'autre (?).

Troisième question posée par Corine :
« As tu été surpris parfois par le personnage ? ».

Oui, constamment. Déjà par son appétit de musique, de littérature, d’actualité… Nos différents rendez-vous commençaient souvent (et finissaient) par des échanges passionnés sur nos derniers coups de cœur respectifs. Christophe a des goûts assez larges qui vont de Captain Beefheart à My Bloody Valentine en passant par Zita Swoon, Camille, etc. On ne peut pas dire qu’il soit seulement centré sur la chanson française.
Et puis il est toujours en mouvement, ébauchant dans sa tête son prochain coup, son prochain album. Il est peu prévisible et possède sa propre logique qui échappe à tous et reste pourtant claire dans sa tête (j’ai l’impression, je ne l’ai pas psychanalysé, hein).

Quatrième question posée par Francis Hébert :
« Quelles ont été les restrictions de Miossec pour le livre? De quoi ne voulait-il pas parler? »

Je crois que dés le départ j’ai été clair avec lui, le livre n’allait pas se faire contre lui mais avec lui. Il était hors de question de profiter de notre complicité pour le mettre lui en porte-à-faux ou je ne sais quoi vis-à-vis de son passé… Lui qui est assez pudique ne voulait simplement pas trop en raconter sur sa vie privée (les copines, les séparations…), chose que je comprends très bien. Il y a toute la sphère intime de sa vie que lui voulait à juste titre préserver. De toute façon, il n’était pas nécessaire non plus de rentrer dans les détails. J’ai lu que certains fans de Miossec s’inquiétaient à propos du livre de se retrouver avec un Voici de 300 pages, il n’en a (évidemment) jamais été question. En revanche, il était nécessaire d'évoquer l'incident avec Air France et surtout sa petite expérience de prisonnier (ce qui, perso, m'intéresse plus que de savoir les circonstances exactes de l'incident avec le steward... pour anticiper votre question).
De toute façon, il était prévu que Christophe relise, puisse ôter tel ou tel passage. Ça faisait partie de notre contrat moral.

Cinquième question posée par Adrina :
«La relation avec Miossec s'est-elle arrêtée au livre ou perdure-t-elle au-delà? Autrement dit, de la relation professionnelle est-il né une relation amicale? J'ai toujours pensé qu'il était difficile d'écrire sur quelqu'un sans y mettre de sentiment ».

Oui, Adrina, vous avez raison. Déjà, je n’aurais pas proposé à Christophe ce projet si humainement on ne s’était pas bien entendu. Ça a d’ailleurs été le point de départ, cette entente quasi-naturelle.
Quant à la relation amicale, on ne s’appelle pas tous les jours mais bien sûr qu’elle existe. J’attends d’ailleurs de revenir en Bretagne pour le voir tranquille chez lui (au moment des concerts, ce n’est jamais très intéressant, trop de monde…)

Sixième question posée par la gentille anonyme :
« A-t il des projets littéraires à votre connaissance ? »
A ma connaissance, non, mais je ne suis pas dans sa tête… Et c’est là que tout se joue.

Septième question posée par Perros :
« As-tu lu le livre sur Dominique A ? L'as-tu apprécié ? »

Non. Le journaliste fait partie d’une sale race. Il attend qu’on lui envoie les choses (rires). Non, parce que je ne l’ai pas reçu par le service de presse de Textuel et honnêtement je ne me vois pas l’acheter, ayant de très gros problèmes de place et d’autres priorités.
Mais ça a l’air d’être un beau livre, rempli de documents rares et archives de Dominique. Je dis ça, je ne l’ai pas feuilleté, j’en ai simplement vu des extraits sur le site de "comment certains vivent"…

Voilà, j’espère avoir répondu de manière satisfaisante. A bientôt, puisque notre échange va durer encore un peu…

24 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour,
J'ai lu une grande partie du livre mais pas tout.. Pourquoi?
En fait, j'écoute Miossec depuis 1997 (Baiser). Curieusement depuis toutes ses années, je n'ai jamais rencontré une personne qui aimait aussi Miossec. Donc j'écoutais ca toute seule. Je n'avais aucune idée du personnage.. C'etait que sur CD Miossec. J'ai decouvert en mars dernier sur scene.. et seulement parce qu'il passait à moins de 500 m de chez moi. J'adore vraiment mais j'ai jamais eu envie ou pensé aller le voir sur scene. J'ai aimé le bonhomme et j'ai cherché des infos sur le net etc.
Maintenant revenons au livre..
Les parties ou il parle de ses debuts dans la musique.. J'ai du mal je suis completement à l'ouest donc j'ai passé. J'y reviendrai peut etre un jour. Pour tout comprendre et apprecier, il faut bien connaitre quand meme et l'avoir suivi depuis pas mal de temps. Je ne connais pas toutes ses personnes avec qui il a bossé!
Heureusement qu'il a Bashung!

Ce qui m'épate chez lui et chez d'autres personnes "timides", c'est cette facon de se confier, d'etre presque impudique quand ils evoquent des trucs où beaucoup de non timides n'oseraient pas. Dans ses textes bien sur mais aussi dans sa facon de parler de ses souvenirs. C'est plein de sincerité. Il s'invente pas des trucs super interessants à dire, il dit des choses "banales" mais sinceres et touchantes.

Une question : Qui a choisi la photo de couverture? Je pensais pas qu'il y aurait une photo.

A bientot.

Linda.

Vincent Brunner a dit…

Bonjour Linda. Merci pour votre mot, je comprends pourquoi vous n'ayez pas (encore ?) fini le livre. Je suis content en tout cas que vous ayez apprécié la sincérité dans les paroles de Christophe, c'était important pour nous deux (et encore plus pour lui) de respecter sa (vraie) manière de parler.
Quant à la photo, elle a été choisie par Christophe, en accord avec l'éditeur. Je ne sais pas pourquoi vous ayez pu croire qu'il n'y en aurait pas mais toutes les sorties de la collection Pop Cuture se présentent de la même manière : photo en noir et blanc de l'artiste concerné.
Merci à vous, à bientôt
Vincent

Anonyme a dit…

OK. Je suis vraiment inculte.. :)Je ne connais pas cette collection. Il parait si clean sur la photo, ca m'avait étonnée. Enfin c'est pas le sujet.

Oui je finirai surement le livre. Si un jour, je lis ou entend quelque chose sur une personne qui a travaillé avec lui, je peux etre amenée à voir si on parle de lui dans le livre. Ce n'est pas un roman apres tout. Je peux lire le milieu apres la fin.. Quand j'ai ecouté l'interview sur Radio Classique (tres bien d'ailleurs), Jean Luc Hesse a évoqué des choses que j'avais zappé. J'ai ressorti le livre.
Et puis si je continue à le suivre, ca peut etre interessant de relire des passages dans quelques années. Avec le temps, on ne comprend plus les choses de la meme maniere (comme ses textes).
Et enfin, je trouve que Miossec reussit à faire passer enormement de choses en un minimum de mots. Ca vient peut etre du fait qu'"il appelle un chat un chat". Il ne cherche pas les artifices.
A bientot.
Linda

Anonyme a dit…

Bonjour Vincent,
Merci pour toutes ces réponses et informations, il est râre d'être au fait de la construction et de l'élaboration d'un livre, c'est bien de pouvoir le partager et c'est pourquoi j'ai découvert un réel intéret à ce blog.
Je n'ai pas une grande connaissance de l'univers musical de Christophe Miossec mais il est vrai que depuis la lecture d'"en quarantaine" je me penche avec plus d'intéret sur ses écrits,sa musique,son histoire. Bon,un peu de retard à rattraper....
Ce que je voulais dire c'est que ce qui m'a le plus touché dans ce livre sur C.Miossec a été de replonger dans cette pèriode des années 80 et de le faire en compagnie de ces acteurs bien vivants que sont ses amis, sa famille, ses lieux...
Une bien belle réussite pour faire rennaitre les souvenirs enfouis d'une époque partagée.

J'ai bien aimé lors de l'émission avec Jean Luc Hess que tu (je me permet le tutoiement) dises:"il ne commande pas, il commande ses envies" qui pourrait fort convenir au titre de son Brest of "tout ça pour ça" ,sacré leçon d'humilité...et oui,
il y a parfois des gens comme ça...

Anonyme a dit…

L'émission avec Jean Luc Hesse est encore sur le site de Radio Classique pour quelques jours. J'ai beaucoup aimé!
Invités de l'émission : Miossec et Vincent Brunner.

Vincent Brunner a dit…

Bonjour Linda.
Déjà, non, vous n'êtes pas inculte, c'est de la déformation professionnelle -j'ai lu pas mal de sorties de la collection avant d'y publier.
Pour revenir à la photo, elle date déjà de quelques années mais Christophe la considère comme une des plus belles (avec certaines de Richard Dumas).
Quant au livre, maintenant il vous appartient ;) Donc vous pouvez le reprendre, l'oublier, etc.
Personnellement, je vous encourage à lire les chapitres sur les années Printemps Noir. Même si vous ne connaissez pas les groupes dont on parle (pas grave), cette expérience est assez représentative de Christophe.
Enfin, vous touchez du doigt la vérité en évoquant le souci de ne pas faire dans l'artifice, c'est exactement ça.
Merci pour le rappel (Radio Classique).

Vincent Brunner a dit…

Oui, Corine, tu peux me tutoyer ;)
Même s'il sort un best of, je crois que Miossec est toujours habité par la même humilité. C'est pour cette raison qu'il a le contact facile. Il aime beaucoup parler mais pas forcément de lui.
Merci en tout cas de fréquenter ce blog et de laisser des commentaires !

Anonyme a dit…

Deja je vais lire les premiers posts du blog. J'ai vu qu'il y avait la presentation de certaines personnes.

Pour la photo : faut croire que nous n'avons pas le meme gout. C'est sobre on va dire ;)

Quand on fait dans l'artifice c'est plus simple au final (mais c'est du boulot quand meme!). Enfin c'est mon avis. C'est plus facile de parler de choses personnelles qu'on a inventées ou embellies ou noircies.

Le livre je l'aurais appellé "Miossec et ses rencontres racontent"

Vous avez enregistrés les entretiens et apres ton travail a consisté à mettre de l'ordre dans tout ca. Dans certains passages on a l'inpression que c'est lui qui ecrit (c'est ecrit comme il parle) et dans d'autres on sent que ca a ete "amélioré" en gardant le vocabulaire propre à Miossec.

Bon week end tout le monde.

Linda

Vincent Brunner a dit…

Heu, Linda, mon travail n'a pas simplement consisté à "remettre de l'ordre" (néanmoins, c'est aussi quelque chose que j'ai fait) mais bon je sais que, pour la plupart des gens, le journaliste qui co-signe un livre d'entretiens est juste préposé à tendre le micro. C'est une chose que, depuis la sortie d'En Quarantaine, j'ai acceptée.
Quant aux mots, je peux vous assurer qu'ils viennent tous de Miossec à 99 %. Après, il n'est pas évident de reproduire naturellement la manière de parler de quelqu'un. Si bien, qu'effectivement on préfère tant faire se peut éviter les répétitions qui surviennent au cours de conversations.

Quant au choix de la photo, effectivement vos avis divergent ;)
Bon week end à vous et à tout le monde
Bon week à vous,

Anonyme a dit…

Bonjour Vincent, Commençons par dire que comme beaucoup de journalistes/rédacteurs spécialisés en musique nés dans les années 70, je considère qu'écrire un livre dont le sujet est Miossec est un projet très désirable. D'ailleurs, je suis sûr que cet ouvrage t'attire d'emblée des jalousies de la part de bon nombre de confrères de ta génération ; c'est ainsi. J'ai eu l'opportunité de lire ton livre ainsi que celui consacré à Dominique A. Dans le traitement, ils n'ont rien à voir. Celui de Bertrand Richard est écrit. Je regrette un peu que le contenu d' "En Quarantaine" soit en définitive une compilation de l'ensemble des choses que Miossec a déjà dit à droite à gauche (car c'est vrai que l'auteur de Boire radote un peu...). Certes, la multiplication des points de vue donne un peu d'épaisseur. Cependant, un véritable travail d'auteur eut été une approche passionnante : qu'elle soit sociologique, musicologique, poétique, analytique, ou tout ça à la fois, ou carrément autre chose. N'as-tu pas été tenté par un travail d'auteur ?
Merci pour ta réponse.

Anonyme a dit…

Euh non ! Je n’ai pas dit ça. Quand je dis VOUS avez enregistré (avec une grosse faute dans mon message, la honte !) VOUS c’est toi, Miossec et toutes les personnes qui apparaissent dans le livre. .
J’imagine que tu as fait ca avec un genre de dictaphone. Tu as dû avoir des heures d’entretiens. Il a fallu mettre tout ca dans l’ordre, choisir ce qu’on garde et ce qu’on met de coté (on ne jette pas).
Ce qui est bien c’est que tu es un peu comme nous, les lecteurs. Tu aimes l’artiste, les choix que tu as fait lors de la rédaction répondent surement plus à nos attentes que ceux qu’auraient fait Miossec. Il a peut être dit des choses toutes connes pour lui que tu as gardé et que lui n’aurait pas gardé et que nous trouvons interessantes.
Quand je dis qu’on a l’impression.. Je devrais dire j’ai l’impression (oui je parle pour moi bien sur) que c’est lui écrit.. Parce que c’est exactement ce que j’imagine qu’il dirait. Pas seulement au niveau des idées mais aussi dans le choix des mots et des expressions. Certaines parties me semblent avoir été retranscrites au mot près. S’il n’y avait pas ton nom sur la couverture, j’aurais cru que c’est lui qui a écrit tout ca tout seul. Apres dans les développements très « développés » (je ne trouve pas toujours mes mots) je sens que ca a été retravaillé. Mais ca reste du Miossec.
J’espère que Miossec n’aurait pas accepté la sortie du livre si tu n’avais fait que taper sur un ordinateur ce que ces personnes t’ont dicté, sans travail derrière. Et il dit bien que c'est ton livre.

Anonyme a dit…

Gardner,
En quarantaine n'a effectivement rien à voir avec le livre de Dominique A. Je n'ai lu que quelques extraits. Bertrand Richard est un écrivain et il me semble que Dominique A n'a pas participé directement au livre.
En Quarantaine ca fait grande interview ce qui est logique puisque c'est un livre d'entretiens.. et oui Miossec radote, il ne va pas reinventer sa vie non plus.
Tu parles de travail d'auteur.. Ca n'a rien à voir. Vincent est journaliste non?

Et pfff à la jalousie :)

A+

Vincent Brunner a dit…

Bonjour Gardner. Non, je n'ai pas été tenté par un "travail d'auteur". Mon idée première, celle à laquelle je me suis tenu, était de réfléter la personne de Miosec de la manière la plus pure possible, en m'efforçant de m'effacer au maximum derrière les propos (les siens, ceux des autres).
Après, j'aurais pu partir dans une direction opposée et écrire une vraie biographie d'auteur. Comme tu le soulignes, ça aurait été différent, peut-être plus riche.
Mais tout mon cheminement est parti de la parole de Miossec, de sa manière d'aborder les choses. la suite était donc pour moi logique.
Pour continuer avec ce tu écris, je ne peux pas te laisser dire que le livre n'est au final qu'une compilation de choses déjà connues. Moi qui ai lu beaucoup de ses interviews (et ce bien avant la rédaction du livre) j'ai tout de même l'impression qu'En Quarantaine révèle certains épisodes, est plus précis, etc.
Enfin, qu'importe...
Merci à toi pour ta question

Vincent Brunner a dit…

Et merci à Linda pour ton soutien !
Oui, j'ai fait un travail de journaliste pour En Quarantaine.
ça ne veut pas dire que je ne songe pas à autre chose pour le futur.

Ne connaissant par Bertrand Richard, je pensais que son livre sur Dominique était principalement un livre illustré. J'irai voir.

Vincent Brunner a dit…

Heu, c'est encore moi. Linda, je n'avais pas vu ta réaction. Quand tu dis que si tu n'avais pas vu mon nom sur la couverture, tu aurais pu croire que Christophe l'avait fait tout seul, là, je le prends pour un compliment.
Merci à toi

Anonyme a dit…

Vincent B,
Je ne te soutenais pas. Je trouve que ce n'est pas comparable, voila tout.. C'est pas du tout le meme esprit.
Tu as dit quelque part que tu n'as psychanalysé Miossec.. Un peu quand meme.. Il dit je; il parle, il parle, il revient sur des moments de sa vie. Il a forcement analysé quelques trucs. A la relecture, ca a dû lui faire quelque chose. Et puis il lit comment le voit des personnes qui l'entourent. Et d'ailleurs, on parle aussi d'entretiens chez les psy.
Tu as orienté les entretiens avec lui? Tu as fait comme chez le psy, tu poses une seule question au debut d'un entretien et apres il va où il veut?
Et, au fait, quand avez vous commencé à bosser sur le livre?

Au final ce livre n'est pas une bio..

Adrina a dit…

Vincent,
Je me permets d'intervenir dans cette discussion pour donner mon point de vue, ou plutôt pour soumettre quelques réflexions.
La première chose est que je conteste l'idée de Gardner selon laquelle ce livre ne ferait que compiler les différentes interviews déjà données par Miossec. Pour ma part, et alors que j'ai lu pas mal d'interviews de Christophe, j'ai appris des choses. Surtout, le fait d'avoir entendu des proches, voire très proches (jusqu'à sa maman) est quand même quelque chose de novateur par rapport à ce qu'on connaissait de Miossec. Une simple interview a souvent un côté très réducteur, ce qu'évite précisément le livre en nous apprenant à connaître Miossec.
C'est d'ailleurs là un second point de désaccord avec Gardner quand il regrette que tu (je me permets!) n'aies pas fait un véritable travail d'auteur. Je ne partage pas du tout cette opinion. Faire une vraie biographie de Miossec aurait eu selon moi un côté un peu pompeux...j'adore ce chanteur, j'aprécie le personnage aussi parce qu'il sait relativiser l'importance de sa création, mais je ne crois tout simplement pas que son existence et ses expérienecs auraient justifié une biographie en bonne et due forme.
Je considère même que ce qui fait l'intérêt du livre est le travail de journaliste et non d'auteur. Pour ma part, le point de vue de Vincent Brunner sur le parcours et la personnalité de Miossec ne m'intéressait pas a priori.
Tout l'intérêt de ce livre est qu'il se présente comme une sorte de reportage. C'est un peu comme si Vincent avait filmé les longs moments à discuter avec Christophe, puis avait balladé sa caméra sur l'entourage de Christophe, entendant ses proches. Or, ce type de reportage,quasi nécessairement caricatural lorsqu'il s'agit de vidéo, prend toute son épaisseur dans "en quarantaine" puisqu'il est quand même plus aisé d'éviter la caricature quand on dispose de 300 pages que lorsque l'on a droit qu'à 5 minutes de vidéo! Si je devais comparer le livre à une émission télé, je le comparerais à "strip-tease", cette émission où on filmait les gens dans leur quotidien de sorte qu'ils oubliaient rapidement la caméra. Il y a de même une ambiance très véridique dans "en quarantaine", on sent qu'il ne s'est pas agi de présenter un point de vue que Vincent aurait adopté avant même de commencer le projet. On y retrouve donc un Miossec qui n'est ni une caricature ni une image publicitaire. C'est ce qui m'a plu dans ce livre, et je suis sûr que c'est la même chose pour de nombreux lecteurs : on entre vraiment dans l'univers de Christophe.
Je conclurais d'ailleurs en te félicitant Vincent pour ce travail mais aussi pour l'humilité qu'il nécessite. Tu as su t'effacer, en quelque sorte tu tiens la caméra et tu nous founis le résultat brut. Bien sûr tu as certainement dû faire tout un travail, d'abord pour arriver à un résultat construit et mis en forme mais aussi pour trier ce qui avait de l'intérêt et ce qui en avait moins. N'est-ce pas d'ailleurs là le plus difficile dans ce genre de livre, que d'être finalement effacé par le propre sujet que l'on traite? J'ai écouté l'émission de radio Classique, ce qui intéresse les journalistes est évidemment le point de vue de Christophe bien plus que celui de Vincent...Peut-être est-ce un peu frustrant (après tout c'est toi qui a fait tout le boulot!). Mais c'est aussi et surtout la preuve que le résultat est parfaitement réussi.

Vincent Brunner a dit…

Bonjour Linda. Je t'assure que jamais l'idée de jouer au psychanalyste de bazar ne m'a traversé l'esprit. En revanche, tu as raison, ça a fait drôle à Christophe de lire le résultat des entretiens (les siens et ceux des autres).
Pour faire vite, on a travaillé ainsi : j'ai fait les entretiens, en adoptant plus ou moins une trame chronologique. Ce qui ne veut pas dire qu'on n'est pas revenu en arrière quand des témoignages ramenaient un événement à la surface. Christophe étant tout de même assez pudique, il valait mieux poser plus qu'une question !
j'ai construit ensuite la trame du livre qui a été conservée à 95 % telle quelle. Ensuite, au bout de deux versions de travail, on a obtenu ce qu'on voulait, Christophe a opéré ses retouches. Et voilà, 3 ans sont passés...
Au final, non, ce n'est pas une biographie.

Vincent Brunner a dit…

Bonjour Adrina. Hé bien, je ne peux qu'adhérer à ta vision des choses. C'est exactement ça : ça ne m'intéressait pas de donner mon avis sur Miossec -comme tu le dis, ça n'aurait pas été intéressant - de jouer au biographe qui s'y croit. Après, c'est aux lecteurs de se faire leur idée.

Tu n'es pas la première à voir une dimension documentaire (chose qui ne m'étonne pas, a posteriori, mais que je n'avais pas formalisée pendant l'écriture) et c'est vrai que mon but était davantage de proposer un portrait brut et mouvant plutôt que carré et définitif.

Quant à mon éventuelle frustration, elle n'existe pas, c'est normal pour moi d'être éclipsé dans les médias par Christophe. Et plutôt instructif de voir comment certains collègues travaillent (pompage à tout va, etc.) :)
Quand je lis ce que tu penses, je me dis que ma "mission" a été réussie.

Anonyme a dit…

Merci Vincent d'avoir repondu. 3 ans quand meme. C'est donc le Miossec qui devient "apaisé" dedans :) Tu as vecu "sa crise" de la quarantaine peut etre.. Je ne te pose pas la question.
Ok tu n'as pas joué au psy.. Lui a fait quelque part un travail sur lui...

A+

Vincent Brunner a dit…

3 ans mais pas non stop quand même (entre ses tournées, l'enregistrement de l'Etreinte et mon boulot d'alors).
Je n'ai pas fait le psy, mais ça n'empêche pas qu'il ait fait un travail sur lui-même.
A tantôt

Anonyme a dit…

J'avais compris que ce n'etait pas 3 ans non stop :)
Je crois que je n'ai plus de questions!

Anonyme a dit…

Que de remous sur ce blog ! .

Ton livre est vraiment bien. Ce n'est pas une simple compilation d'interviews. On apprend beaucoup de choses sur Miossec QU' IL N' Y AVAIT PAS AILLEURS.

Par contre le livre sur DominIque A ( presque 30 euros ! ) certes , il y de belles photos, de beaux documents mais je n'ai absolument rien appris de nouveau sur Dominique A.Un bel objet un peu creux.

As-tu d'autres projets de livre ?

Vincent Brunner a dit…

Hello Perros. Merci pour ton appréciation. Je vais tout de même jetter un oeil sur le livre consacré à Dominique. C'est effectivement dommage que tu n'y apprennes rien. Mais en même temps peut-être le connais tu trop ?

Oui, j'ai des projets mais encore bien fantomatiques.