jeudi 30 août 2007

Brest of


Le Brest Of
« Il était temps de faire une pause, de reprendre un peu de son souffle, de poser un pied à terre et de regarder ce que l’on a pu laisser derrière ». C’est comme ça que Miossec introduit son Brest Of, anthologie d’après six albums qu’il a sous-titrée : « tout ça pour ça ».
20 titres, beaucoup et peu à la fois, des choix pour la plupart imparables, des versions single bienvenues. Et puis les inédits.
“La Fidélité”, “Que devient ton poing quand tu tends les doigts” et “Non Non Non” enregistrés avec le groupe de tournée sont excellents mais je préfère encore la version de “La Guerre”, enregistrée pour l’émission de France 2 du 6 juin 2004.
Au final, il y en aura toujours certains pour mégoter sur la sélection opérée mais voici vingt chansons qui tiennent bien debout, vingt chansons emblématiques.
Sortie le 17 septembre avec un DVD et notamment un concert de 2004, bien fidèle à ce qu’était la tournée de 1964 : assez rock et pas figée. Quand le guitariste s’appelle Robert Johnson…


Je me dois de vous signaler le joli portrait de Christophe dans le Libé du jour. Je regrette juste que le journaliste, Luc Le Vaillant, un super portraitiste par ailleurs, s’approprie à tour de bras les interviews que j’ai menées. A 95 %, toutes les citations, à commencer par celle de Juliette Gréco qui est mise en exergue, viennent en effet du livre : Jane Birkin, la maman de Christophe, etc.
Donc, forcément, comme je ne suis pas crédité une seule fois… ça énerve. Mais, bon, il faut faire avec, c’est la position inconfortable de celui qui mène les entretiens, les met en forme, etc. Et puis un livre, c’est fait pour échapper à ses auteurs. Heureusement, d’ailleurs !

mardi 28 août 2007

Hubert Selby Junior



Un autre des écrivains dont Christophe loue l’écriture et dont le nom apparaît dans En Quarantaine. Hubert Selby Junior s’intéressait aux trajectoires des paumés et des désespérés qu’il retraçait avec humour noir et un style incisif. Last Exit To Brooklyn, Requiem For A Dream et surtout Le Démon sont à conseiller (âmes sensibles s’abstenir).
A noter d’ailleurs que le roman posthume de Selby, Waiting Period, a été publié dans la collection Pop Culture, la même collection qu’En Quarantaine… (je n'essaye pas de comparer les deux livres bien sûr).

lundi 27 août 2007

L’Etreinte


Au cours des trois années de conception d’En Quarantaine, j’ai eu la chance d’être un témoin privilégié de la naissance de L’Etreinte. Ça a constitué pour moi une sorte de passionnant feuilleton artistique. Je me souviens des premières démos (notamment de “Maman”) que Christophe me faisait écouter sur son I-Pod dans le hall de son hôtel après une de nos premières interviews fleuve. Je me souviens de mon passage aux studios ICP alors que l’élégant Robert Johnson enregistrait ses parties de guitare et que les arrangements étaient en pleine création. Et puis il y a eu la tournée à trois (Jean-Louis Piérot-Robert Johnson-Christophe) en Bretagne qui permit au trio d’éprouver les nouvelles chansons en concert. Enfin, à Bruxelles, j’eus l’honneur d’entendre les versions définitives du “Loup dans la bergerie” ou “La Mélancolie”. Et j’en oublie, sans doute.
Christophe me répétait souvent son envie d’apporter du changement dans son univers, notamment musicalement. On est tous à peu près d’accord pour dire que, avec Jean-Louis Piérot et ses nouveaux compères belges, il a réussi à se réinventer. De manière amusamment paradoxale, c’est d’ailleurs ce que certains lui reprochent : de s’être éloigné de son sillon folk-rock historique, d’avoir changé. Avant, d’autres lui reprochait de se répéter. Faudrait savoir…
Sans blague, quelle chaleureuse Etreinte (et quelle belle pochette signée par le peintre Paul Bloas !)

vendredi 24 août 2007

Aujourd'hui

Hé bah voilà, le livre doit être aujourd'hui dans toutes les librairies (ou pas loin).
Je souhaite une bonne lecture à celles et ceux qui le commenceront.

PS Des agents undercover me signalent qu'ils ne l'ont pas trouvé (que ce soit à Blaye en Gironde ou à la Fnac Saint Lazare de Paris). Encore un peu de patience, ça va venir. De mon côté, je l'ai vu en magasin...

jeudi 23 août 2007

Bruno Leroux


Au recto de Boire, il avait une sacrée classe sa clope à la main. Bruno Leroux, chef de file de la scène brestoise, ex-leader des Locataires, a complété le duo Christophe-Guillaume Jouan, des premiers concerts jusqu’à son départ en juillet 1995. Ah, si des images live avaient été gardées de cette première formation pour le moins originale (un chanteur et deux guitares) ! Toujours est-il que l’on n’avait pas entendu Bruno parler de son expérience au sein de Miossec (dites moi, si je me trompe). Il m’a d’ailleurs avoué que, suite à son départ, pendant 10 ans, il n’avait pas joué de musique. C’était donc intéressant d’avoir son regard sur le départ en flèche du trio Miossec, des premiers concerts imprévisibles aux tournées bordéliques, en passant par la signature chez Pias, la participation à la Tournée de Dan Ar Braz (L’Héritage des Celtes)…

Bruno joue maintenant de la guitare avec David Crozon, jeune chanteur brestois. Leurs morceaux, chants bénéficient d’arrangements à la pop anglaise (oui, The Beatles et tous les autres) qui confèrent un charme particulier. De la chanson (en français) mais assez rock et pas tiède.
http://www.myspace.com/davidcrozon
Dernière minute, Bruno vient de m'informer de son nouveau groupe Kensico et ses "chansons populaires mélodramatiques" comme il est dit sur la page myspace http://www.myspace.com/kensicomusic Bruno y joue de la guitare, du piano et s'occupe des programmations tandis que la chanteuse Gaëlle donne de la voix (apparemment, une autre fille eest au bandonéon, je ne connais son nom). Un morceau s'appelle "Pour les cons", tout un programme !

J'en profite, j’avais oublié de signaler la page myspace de la Blanche Production (l’asso qui fait beaucoup pour la scène brestoise et son histoire). C’est réparé
http://myspace.com/lablancheprod



PS la vignette ci-dessus est un "détail" du recto de Boire, une photo de Richard Dumas, donc.

Louise Attaque

Une complicité, une proximité stylistique (entre folk et rock), des goûts en commun… parce que pas mal de choses lient Miossec et Louise Attaque, laisser une place à ce dernier groupe dans En quarantaine s’imposait.
Epatés par certaines fulgurances de Christophe, les Louise ont repris plusieurs chansons de Miossec en concert (sur leur dernière tournée, il leur arrivait de rejoindre leur excellent groupe de première partie, le très énergique Deportivo, quand celui-ci jouait “Les Bières”). Et puis Louise Attaque a ouvert pour Miossec au moment où, porté par “Je t’emmène au vent” et “Ton Invitation”, les Parisiens commençaient à cartonner (tous les protagonistes se souviennent d’un fameux concert donné à Saint-Germain-en Laye). Ensuite, Richard Dumas et Christophe tourneront un clip pour les Louise, Christophe suivra les Louise lors de leur tournée dans les arènes. Des points de convergence dans leur parcours, il y en a d’autres : une même intégrité, une même distance. Et une propension à se marrer plutôt que de se prendre la tête.
Pour finir avec les Louise, je conseille ardemment leur DVD live, Y-a-t-il quelqu’un ici ?!, vrai film réalisé par Dick Carruthers qui reflète assee fidèlement un concert des Louise de la dernière tournée, sans doute la meilleure d'un groupe français depuis longtemps...

mercredi 22 août 2007

Richard Dumas (et le cahier photos)


S’il n’est pas aussi connu aux yeux du grand public qu’un chanteur ou un musicien, rencontrer Richard Dumas a constitué un grand plaisir personnel. D’abord, c’est un des meilleurs photographes vivants, un de ceux dont on reconnaît le style, la classe. Et puis c’est quelqu’un de sacrément élégant, aux goûts sûrs en matière de musique et à l’humilité invraisemblable. Quelqu’un capable de dire : « j’ai souvent l’impression d’être un imposteur en photo. Et je pense que je le suis un peu. Il y a des tas de photographes que j’admire pour leur maîtrise technique. Moi, je suis plus à la recherche de ce que peut être une photographie. J’aime bien les accidents, je ne bétonne pas trop. Mais, bon, j’ai fait des études de maths, je peux retomber sur mes pattes techniquement ». C’est le moins qu’on puisse dire quand on voit les portraits (souvent en noir et blanc) qu’il réalise, que ça soit d’écrivains comme Jim Harrison ou Hulbert Selby Jr, d’acteurs ou de chanteurs (récemment Olivia Ruiz et plein d’autres).
Le parcours de Richard et de Christophe restent intimement liés : Boire a été la première pochette de disque que Richard a réalisée pour un artiste français. Suivront celles de Baiser et de 1964, jumelle de celle de Boire. Dans En Quarantaine, Richard revient sur ses sessions photos et sur leur complicité : « sur le choix des photos, on s’accorde vachement bien », m’a-t-il dit.
Et puis les deux se connaissent depuis bien avant que Christophe ne commence à chanter. Ils se sont croisés à Rennes au début des années 80, ont travaillé en duo (l’un en tant que photographe, l’autre en tant que journaliste) pour Ouest France. Cette première collaboration est bien sûr abordée dans le livre.

On peut voir ici quelques photos de Richard faites pour l’agence VU, avec entre autres Robert de Niro, Gena Rowlands, Kate Moss, Lou Reed, David Cronemberg et la fameuse d’Hubert Selby Junior…
http://www.agencevu.com/fr/photographes/default.asp?photographes=32

La transition est logique : il y un cahier photos dans En Quarantaine, comme dans toutes les publications de la collection Pop Culture des éditions Flammarion.
On trouvera ainsi un très beau portrait de Christophe par Richard Dumas datant des années 80, des clichés inédits datant de l’enfance de Christophe (prêtés par sa maman Marie-Paule qui a également bien voulu répondre à mes questions), d’autres provenant de la collection particulière de Christophe, des photos de Printemps Noir, des clichés de Dominique Leroux d’avant la sortie de Boire, d’autres de Philippe Mazzoni (dont une très belle du trio Christophe-Guillaume Jouan-Bruno Leroux à Brest), une photo prise en tournée en 96, une autre de Stéphanie Lenhos datant cette fois de l’enregistrement de Brûle et enfin un très beau cliché de Christophe avec Juliette Gréco signé Irmeli Jung. 8 pages en tout.

mardi 21 août 2007

Alain Bashung


J’ai eu la chance de rencontrer Alain Bashung à l’occasion de la sortie du Cantique des Cantiques sur le label Dernière Bande. J’étais d’autant plus impressionné qu’il était accompagné par sa femme Chloé Mons, Rodolphe Burger et l’écrivain Olivier Cadiot. Pour En quarantaine, c’est par téléphone que j’ai interviewé Mr Bashung (quand vous décrochez le téléphone et que vous entendez la voix de Play Blessures demander à vous parler, ça fait bizarre).

Il y a quelques années, Christophe écrivait pour L’Imprudence, un texte qui deviendra celui de “Faisons envie”. Mais Bashung et Miossec ont partagé beaucoup plus : des concerts (Miossec a notamment ouvert, « en vedette américaine », pour Bashung lors d’un Olympia) et pas mal de collaborateurs. Yann Péchin, avant de partir en tournée avec Bashung, a déjà joué pour Christophe sur Brûle, la tournée suivante, les concerts avec l’orchestre lyrique de la région Provence et la plupart des chansons de 1964 (dont une petite demi-douzaine qu’il a co-écrite). Jean-Louis Piérot, avant d’écrire et arranger pour Christophe (1964 et L’Etreinte) avait collaboré à Fantaisie Militaire comme l'arrangeur Joseph Racaille que l'on retrouve sur le même album de Bashung et sur 1964 (plus les reprises de Brassens et Ferré).

A l’inverse, Jean-François Assy et Nicolas Stevens, après avoir joué des cordes sur La Tournée des grands espaces du sieur Bashung ont rejoint Christophe pour l'excellente dernière tournée.
On n’oubliera pas non plus la patte du photographe Richard Dumas (dont je parlerai bientôt, ici) qui, après les pochettes de Boire, Baiser et 1964 a signé celle, aussi sublime, de L’Imprudence que l'on voit ci-dessus.
Et puis, au-delà du fait qu’ils ont travaillé avec les mêmes gens talentueux, je crois qu’ils partagent aussi une certaine distance par rapport à leur métier (ce qu’Alain Bashung mentionne dans En Quarantaine). Je pense qu'on pourrait lister encore une flopée de points communs ou d'intersection... On sera d'accord, la discussion s'imposait.

lundi 20 août 2007

Guillaume Jouan


Dans l’histoire de Miossec, Guillaume a été d’une importance capitale comme le raconte Christophe dans En Quarantaine. Leur rencontre (même s’ils se connaissaient déjà) a permis aux démos de Christophe de se transformer en chansons pleines de reliefs et de guitares folk nerveuses. J’ai eu la chance d’écouter la cassette de neuf morceaux enregistrée enn 1993 à Brest avec les moyens du bord et destinée à démarcher les maisons de disque. Même si l’album Boire, enregistré plus tard à Bruxelles, sonne mieux, plus fin (aussi grâce à la guitare de Bruno Leroux qui rejoindra le duo), on trouve déjà, en place, l’univers de Miossec sur cette cassette fondatrice déjà baptisée Boire. Il n'est pas étonnant qu'elle ait fait craquer Jean-Daniel Beauvallet des Inrocks, le premier journaliste à militer pour Miossec (Jean-Daniel intervient d'ailleurs dans le livre) et puis les gens de Pias qui s'empresseront de signer Miossec.

Le partenariat artistique Guillaume Jouan/Christophe Miossec durera six ans, avec deux autres albums à la clé, le fiévreux Baiser et le plutôt raté A Prendre. J’ai rencontré Guillaume alors qu’il jouait de la guitare avec la chanteuse belge Karin Clercq. Pendant la mini-tournée d’échauffement de Miossec avec Jean-Louis Piérot aux claviers et Robert Johnson à la guitare, je me souviens que Karine et Guillaume, qui jouaient en première partie, avait rejoint le trio pour un morceau de Boire (c'était à Plounéour-Trez). Plus tard, je revis Guillaume, toujours guitariste pour Karine Clercq qui ouvrait pour Louise Attaque, cette fois à Bruxelles. Mais c’est par téléphone que Guillaume m’a raconté ses années Miossec, son amitié avec Christophe et ses années passées sur la route, des années tout sauf ennuyeuses. Il faut dire que, selon Christophe, Guillaume est l’homme le plus drôle qu’il connaisse. Et Christophe s’y connaît… Les deux longs entretiens que j’ai menés avec Guillaume, espacés de quelques mois, ont été très utiles…

Depuis A Prendre, Guillaume a donc travaillé avec Karin Clercq sur ses deux albums, produit des disques pour les Acrobates, Dahlia, Le Petit Fossoyeur. Sur sa page myspace, il a mis en écoute quatre morceaux personnels, des instrumentaux assez rock et remuants qui laissent présager d’un virage assez surprenant. Allez, Guillaume, la suite...




PS Le visuel ci-dessus vient d’ailleurs de cette page myspace…

vendredi 17 août 2007

Jane Birkin


C’était le 2 décembre 2005 et Jane Birkin me recevait chez elle (un vrai musée personnel, rempli d’objets, de bibelots qu’on imagine porteurs de souvenirs) pour parler de sa rencontre avec Christophe, leur collaboration, etc. Elle était en train de préparer son premier album chanté (en grande partie) en anglais, le très pop Fictions (présence de Neil Hannon de Divine Comedy, de The Magic Numbers, etc.)

Avec beaucoup de tendresse, Jane revint sur les quelques chapitres de leur collaboration amicale. Elle me raconta ainsi comment elle avait été amenée à chanter les paroles des “Avalanches” écrites par Christophe pour son album A la légère (1999). Parmi ses travaux en tant que parolier, “Les Avalanches” occupe une place spéciale dans la carrière de Christophe : c’est le premier et un des plus réussis. Dans la carrière de Jane Birkin, A la légère marquait aussi un nouveau départ puisqu’il est le premier sans le grand Gainsbourg (dont elle me parla pendant un quart d’heure à ma grande joie).
Au cours de cette conversation échevelée, elle évoqua aussi la voix sexy de Christophe (le duo sur “Pour un flirt avec toi”), la Bretagne, le magazine le New Yorker, Deleuze, le cinéma, etc. Tout, bien sûr, ne se retrouve pas dans En Quarantaine. Une belle rencontre, un véritable cadeau. Il y en eut d’autres…

Valérie Leulliot


Elle ne figure parmi celles et ceux que j’ai interviewés (la collaboration avec Christophe s’est faite en même temps que l’on travaillait sur le livre) mais j’avais envie de revenir ici sur “Mon Homme blessé”, pour moi une des plus belles chansons de l’année, notamment grâce à ses terribles paroles signées Miossec. Une fois de plus, Christophe, en écrivant pour une femme, s’est surpassé. “Mon Homme blessé” ouvre le premier album solo de Valérie Leulliot, le beau Caldeira. Voici le clip réalisé par Bruno Ripoche.

Valérie Leulliot réalisé par Bruno Ripoche

Le clip de "Mon Homme blessé", chanson dont les paroles ont été écrites par Christophe.

jeudi 16 août 2007

Henri Calet



Christophe aime parler (pas forcément de lui, ça non) raconter, évoquer ses lectures. C’est aussi pour ça qu’écrire En Quarantaine a été un plaisir, parce qu’il a toujours un bouquin à conseiller. Grâce à lui, j’ai découvert la plume tendre, mélancolique et parfois cruelle de Henri Calet, écrivain au style incroyable d’économie qui figure dans le panthéon personnel de Christophe à côté d’un George Perros ou d’un Raymond Carver. C’est d’ailleurs à Calet que Christophe a emprunté la phrase « ne me secouez pas je suis plein de larmes » pour les paroles de "La Facture d’électricité".

Comptable devenu aventurier, fait prisonnier pendant la 2e guerre mondiale (il s’est évadé), collaborateur de Combat, Calet a été journaliste, a raconté la guerre (avant et après), fini par donner dans de drôles (au deux sens du terme) objets littéraires mêlant autobiographie, et observations… Christophe m’a conseillé Le Tout sur le tout parce que Calet y raconte la vie du 14e arrondissement parisien (où je réside). C’est un livre vraiment émouvant (même quand on ne connaît pas ledit arrondissement) qui donne envie de noter à chaque page une citation. Comme Monsieur Paul que Christophe aime encore plus.

On peut lire ici une biographie de Calet signée par la critique littéraire Pascale Arguedas :
http://perso.orange.fr/calounet/biographies/calet_biographie.htm

On trouve ici quelques reportages à Noirmoutier ou Monaco parus dans le Figaro Littéraire et les Nouvelles Littéraires (réunis dans Poussières de la route, paru aux éditions de la Dilettante en 2002) :
http://www.chroniques-nomades.net/pelemail/nomade/calet/chapo-calet.htm
De quoi goûter à la plume drôle et tendre de Calet, qui excellait à relever les petits faits de la vie.

Il y a deux ans, la correspondance entre Calet et Raymon Guérin aux éditions la Dilettante a été publiée. En guise d’amuse-gueule, quelques lettres écrites par Calet sont présentes sur le site de la Fondation La Poste, consacrée au patrimoine de la correspondance.
http://www.fondationlaposte.org/article.php3?id_article=307&id_secteur=1

Le mieux reste d’aller dans une librairie, tout est bon chez Calet, que ce soit les recueils de reportages (Contre l’oubli, Poussières de la route, etc.), les romans (Le grand voyage) et le reste – Le Tout sur le tout (quel titre), Monsieur Paul.

mardi 14 août 2007

Juliette Gréco et Gérard Jouannest


C’était le 19 janvier 2006. Dans un petit restaurant qui ne payait pas de mine (mais les odeurs qui émanaient des cuisines étaient alléchantes), j’ai rencontré Madame Juliette Gréco et Monsieur Gérard Jouannest (je les retrouvais à la fin de leur repas). Dès que je me suis retrouvé devant Juliette, je me suis rendu compte de la grande dame qu’elle est, tout en saisissant de manière immédiate que, elle, ça l’ennuyait qu’on lui montre du respect. On a bien ri pendant une demi-heure, en reparlant de la collaboration entre Christophe et le couple pour l’album Aimez vous les uns les autres ou bien disparaissez. A un moment, parlant de ses illustres collaborations (Gainsbourg, etc.) , elle me dit : « Les gens disent : Gréco ne chante des chansons que de gens connus. Je leur dis merde ». Et là, rien que pour moi, elle fait un bras d’honneur !Une grande dame donc, pleine d’humour et aimant le mot juste, doublée d’une éternelle gamine. Inutile de dire que dans En Quarantaine, son témoignage, très touchant, a facilement trouvé sa place.

Gérard Jouannest fut lui moins immédiatement loquace puis s’est détendu et a raconté sa manière de travailler avec Christophe puis les soirées passées à rigoler et à parler de Brel. A la fin de notre entretien, il me disait : « je ne sais pas s’il l’a compris mais j’aimerais bien composer pour lui ». Une poignée de mois plus tard, je sus par Christophe que que, justement, il avait demandé des musiques à Gérard. Celui-ci lui envoya des compositions jouées au piano et l’une d’elle devint “Trente Ans”, chanson à part, que ce soit au niveau du texte et de son classicisme musical, dans le répertoire de Christrophe… Déjà, un classique d’ailleurs retenu pour le Brest Of promis prévu le 15 septembre.

jeudi 9 août 2007

Printemps Noir


Dans l’histoire de Miossec, les quelques années d'existence de Printemps Noir ont été fondatrices. Ce groupe, le deuxième (et dernier) auquel il aura appartenu, est né à Brest en 1981 et a explosé deux ans après, quand deux de ses membres, Jean-Claude Herry et Loïc Briard, bassiste arrivé lors de la dernière année, se sont consacrés à Splassh.
Après Nanart Pavot, groupe à essai(s) et reprises formé en 1981 par Eric Cessou (basse, chant), Jean-Claude Herry (batterie) et Christophe (guitare), le trio décide de composer et reprend un nom d’ouvrage d’Henry Miller, Printemps Noir. Assez rapidement, Olivier Borel, copain de lycée de Christophe, rejoint le groupe et occupe la position de guitariste « lead », Christophe s’occupant de la rythmique. Jeune formation marquée par la new (ou cold) wave de l’époque, de The Cure à Wire, avec des textes plus ou moins chantés en yaourt et le look sombre qui va avec la musique, Printemps Noir a marqué l’histoire du rock brestois comme d’autres formations de l’époque (Electschlaffen, UV Jets, etc.) Le groupe a participé aux Transmusicales de Rennes (édition 1982) et aux Enfants du rock. Malheureusement, il n’existe aucun enregistrement (« studio » ou live) si ce n’est justement le passage que Michel Vuillermet et Alain Dister ont consacré au groupe, dans leur reportage de 52 minutes sur la scène brestoise pour les Enfants du rock, Le petit bleu de la rue de Siam. On y entend le groupe sur scène et en interview. Ainsi que les mamans des musiciens.
Dans En Quarantaine (dans lequels deux chapitres sont consacrés en partie au groupe), Christophe revient sur cette aventure musicale formatrice et désintéressée, complété par Eric Cessou, le chanteur et bassiste du groupe. S’y ajoutent les souvenirs d’André Guyormarch’, alias DD de D3, membre d’Electschlaffen (autre groupe de la scène) et illustre disquaire de Brest, ceux du photographe Richard Dumas.
Pour des images de Printemps Noir et mieux connaître le bouillonnement de la scène brestoise, fauchée mais héroïque, je ne peux que conseiller la lecture (donc l’achat) de 40 ans de rock à Brest, ouvrage collectif coordonné par Olivier Polard auquel plusieurs acteurs de la scène brestoise sur plusieurs générations (dont Bruno Leroux et Dédé de D3) ont contribué. Cet ouvrage m’a beaucoup servi, notamment à remettre Printemps Noir dans son contexte. En plus, avec ce volume largement illustré, une compilation est jointe avec dessus une chanson assez drôle de Matmatah avec Miossec (en live).

On peut trouver le livre sur le site de l’association la Blanche : http://lablancheproduction.free.fr/index.php?module=pagemaster&PAGE_user_op=view_page&PAGE_id=4&MMN_position=4:4

Olivier Polard, qui a coordonné le livre, m’a annoncé qu’une compilation de Félix Bagheera, (en gros l’Iggy brestois), est en préparation : Félix Bagheera is alive and well and living in Brest.

mercredi 8 août 2007

Deuxième rencontre - 2004

Trois ans plus tard Brûle, Miossec revient avec un album encore meilleur, 1964, résultat d’une aventure collective pleine de soubresauts. En mai 2003, Miossec accompagné par le groupe de la tournée de Brûle, a donné une série de concerts avec l’orchestre lyrique de la région Provence. Au programme, que des inédits dont « Rester en vie » et « Je m’en vais » avec des arrangements de cordes et cuivres signés par Joseph Racaille. Christophe appelle Jean-Louis Piérot, des Valentins et collaborateur de Daho, pour l’aider avec les enregistrements de l’orchestre. Après une mini-tournée, certaines chansons, telles « Je m’en vais » gagneront en sobriété (exit l’orchestre) pour une meilleure légèreté de l’album. Certains des textes sont parmi les plus poignants, comme « Brest », « C’est dégueulasse », « Désolé pour la poussière » et « En Quarantaine » (qui donnera son titre au livre).
J’ai la chance de rencontrer de nouveau Christophe deux fois de suite en quelques semaines, la seconde fois pour le compte de l’émission malheureusement défunte, Ubik. A la fin de l’interview, alors que le cadreur range son matériel et avant qu’on aille tous boire un verre en ce jour de printemps assez chaud pour Paris, je me lance et propose cette idée de livre qui me trottait dans la tête depuis quelques semaines. Christophe accepte tout de suite, me donne son numéro de portable. On en reparlera quelques semaines plus tard, toujours à Paris. Puis j’enverrai un simple email à Laurent Chollet qui s’occupe de la collection Pop Culture chez Flammarion. Une aventure de trois ans commence alors…

mardi 7 août 2007

Première rencontre 2001


En 2001, je pige alors régulièrement pour l’Humanité. Cette année, Miossec sort son quatrième album, Brûle, un vrai retour de flammes après un troisième album décevant, A Prendre. Je le rencontre ainsi pour la première fois, mandaté par l’Huma, dans les locaux de sa maison de disques, pour un déjeuner-interview. Christophe est manifestement heureux et soulagé. Après s’être demandé s’il avait tout dit et allait continuer de chanter, il a su se renouveler et relancer la machine, grâce à l’aide du musicien-réalisateur Matthieu Ballet. Il déclare : « ce nouveau disque, je n’éprouve aucune angoisse pour le défendre. Il ne va rien révolutionner - loin de là -, mais j’ai envie qu’il fasse du bien aux gens et ne leur donne pas le bourdon ». Pari simple mais réussi. Au-delà de la chanson titre, Brûle contient même une de ses plus belles chansons, « Madame », dédiée à une Juliette Gréco qu’il admire mais ne connaît pas encore. J’avoue avoir également une faiblesse pour « Neige », composée avec le Suisse Eric Linder alias Polar.
Après la séparation douloureuse d’avec Guillaume Jouan, Brûle reste dans le discographie de Miossec un important album de transition. Sans Brûle, il n’y aurait peut-être jamais eu de suite… Surtout quand on sait que, avant Brûle, un album mort-né enregistré avec Armand Gonzalez, Jérôme Nivelle et Gaël Desbois (ceux qui avaient terminé la tournée d'A Prendre) a été jeté à la poubelle - dans En Quarantaine, Christophe en dit un peu plus sur les circonstances de cet échec et Armand Gonzalez apporte sans censure (de notre part) sa version des événements.

Matthieu Ballet et le guitariste Yan Péchin, deux acteurs de Brûle, reviennent sur la gestation de ce quatrième album, chez Matthieu à la campagne, dans une ambiance volontairement décontractée.


Ledit article de 2001
http://www.humanite.fr/journal/2001-11-02/2001-11-02-252819.

PS A noter que L'Humanité est le seul journal à ouvrir gratuitement ses archives sur le net. Une exception à saluer.

lundi 6 août 2007

1995

Comme beaucoup d’autres, j’ai découvert le nom de Miossec dans les colonnes des Inrocks alors mensuels. La démo de Boire figurait mois après mois, dans la playlist de Jean-Daniel Beauvallet. Quelques semaines avant sa sortie, je gagnais grâce à une sorte de jeu-concours un CD trois titres promotionnel, avec dessus « Non non non non (je ne suis plus saoul) », « Crachons veux-tu bien » et « Regarde un peu la France ».
Jusque-là, j’écoutais surtout le rock indépendant de l’époque (les Pixies, Frank Black), les grands classiques comme Bowie, Lou Reed, The Clash ou du hip hop (A Tribe Called Quest, Public Enemy, etc). Ce qui était chanté en français ne me parlait pas, ne m’attirait pas. Les textes de Gainsbourg me semblaient trop littéraires, trop malins. L’irruption des mots crus de Miossec, l’aspect étrange de ce groupe au nom presque exotique pour moi (vivant dans les Vosges), ont provoqué en moi une sorte de choc émotionnel et esthétique. Enfin, des chansons auxquelles je pouvais m’accrocher, une manière de dire les choses qui n’étaient ni convenues ni consensuelles. L’album Boire a ainsi été un des disques que j’ai le plus écoutés pendant cette année 1995, collection de vignettes folk-rock fort en gueule qui dépareillait dans le paysage (et ma discothèque) Ensuite, il y a eu un concert vécu par procuration (car diffusé par France Inter), électrique et rageur, avec une version puissante de « La Fille à qui je pense ». A l’été 1996, un vrai concert : j’ai vu Miossec en concert aux Eurockéennes de Belfort (cette année-là, il y avait aussi Nick Cave and The Bad Seeds rejoints par Pj Harvey au rappel).
Dès lors, Miossec a été une sorte d’ami lointain, un grand frère désabusé avec qui j’ai pris une sorte d’abonnement virtuel. Car après Boire vint Baiser, deuxième chapitre plus rock et fiévreux… Depuis, bien sûr, j'ai découvert d’autres pans de la chanson française (Bashung, Gainsbourg devant le génie duquel j’ai dû céder, etc.)