Comme beaucoup d’autres, j’ai découvert le nom de Miossec dans les colonnes des Inrocks alors mensuels. La démo de Boire figurait mois après mois, dans la playlist de Jean-Daniel Beauvallet. Quelques semaines avant sa sortie, je gagnais grâce à une sorte de jeu-concours un CD trois titres promotionnel, avec dessus « Non non non non (je ne suis plus saoul) », « Crachons veux-tu bien » et « Regarde un peu la France ».
Jusque-là, j’écoutais surtout le rock indépendant de l’époque (les Pixies, Frank Black), les grands classiques comme Bowie, Lou Reed, The Clash ou du hip hop (A Tribe Called Quest, Public Enemy, etc). Ce qui était chanté en français ne me parlait pas, ne m’attirait pas. Les textes de Gainsbourg me semblaient trop littéraires, trop malins. L’irruption des mots crus de Miossec, l’aspect étrange de ce groupe au nom presque exotique pour moi (vivant dans les Vosges), ont provoqué en moi une sorte de choc émotionnel et esthétique. Enfin, des chansons auxquelles je pouvais m’accrocher, une manière de dire les choses qui n’étaient ni convenues ni consensuelles. L’album Boire a ainsi été un des disques que j’ai le plus écoutés pendant cette année 1995, collection de vignettes folk-rock fort en gueule qui dépareillait dans le paysage (et ma discothèque) Ensuite, il y a eu un concert vécu par procuration (car diffusé par France Inter), électrique et rageur, avec une version puissante de « La Fille à qui je pense ». A l’été 1996, un vrai concert : j’ai vu Miossec en concert aux Eurockéennes de Belfort (cette année-là, il y avait aussi Nick Cave and The Bad Seeds rejoints par Pj Harvey au rappel).
Dès lors, Miossec a été une sorte d’ami lointain, un grand frère désabusé avec qui j’ai pris une sorte d’abonnement virtuel. Car après Boire vint Baiser, deuxième chapitre plus rock et fiévreux… Depuis, bien sûr, j'ai découvert d’autres pans de la chanson française (Bashung, Gainsbourg devant le génie duquel j’ai dû céder, etc.)
Jusque-là, j’écoutais surtout le rock indépendant de l’époque (les Pixies, Frank Black), les grands classiques comme Bowie, Lou Reed, The Clash ou du hip hop (A Tribe Called Quest, Public Enemy, etc). Ce qui était chanté en français ne me parlait pas, ne m’attirait pas. Les textes de Gainsbourg me semblaient trop littéraires, trop malins. L’irruption des mots crus de Miossec, l’aspect étrange de ce groupe au nom presque exotique pour moi (vivant dans les Vosges), ont provoqué en moi une sorte de choc émotionnel et esthétique. Enfin, des chansons auxquelles je pouvais m’accrocher, une manière de dire les choses qui n’étaient ni convenues ni consensuelles. L’album Boire a ainsi été un des disques que j’ai le plus écoutés pendant cette année 1995, collection de vignettes folk-rock fort en gueule qui dépareillait dans le paysage (et ma discothèque) Ensuite, il y a eu un concert vécu par procuration (car diffusé par France Inter), électrique et rageur, avec une version puissante de « La Fille à qui je pense ». A l’été 1996, un vrai concert : j’ai vu Miossec en concert aux Eurockéennes de Belfort (cette année-là, il y avait aussi Nick Cave and The Bad Seeds rejoints par Pj Harvey au rappel).
Dès lors, Miossec a été une sorte d’ami lointain, un grand frère désabusé avec qui j’ai pris une sorte d’abonnement virtuel. Car après Boire vint Baiser, deuxième chapitre plus rock et fiévreux… Depuis, bien sûr, j'ai découvert d’autres pans de la chanson française (Bashung, Gainsbourg devant le génie duquel j’ai dû céder, etc.)
8 commentaires:
À Montréal, en 1995 ou 1996, j'avais lu dans un hebdo culturel une critique du cd Boire.
Je l'avais acheté, même si c'était une importation et qu'elle coûtait le double du prix (une fortune, quoi, pour un étudiant).
Dans la foulée, Miossec était venu chanter à Montréal. Personne ne le connaissait. Sur scène, il avait conseillé de pirater son cd en entendant qu'il soit disponible à un prix raisonnable...
Pour Baiser, il devait remettre ça. Mais dans l'avion qui le menait au Québec, Miossec s'est battu avec un passager (si ma mémoire est bonne) et a dû annuler son spectacle pour cause d'arrestation...
La dernière c'était pour À prendre. Vous savez ce qu'est Miossec sur scène? Rageur, autodérisoire, une boule d'énergie.
Il a été à la hauteur de mes espérances.
Et ça fait plus de 5 ans que j'attends son retour sur nos planches.
Cinq ans, c'est long. En même temps, Christophe a changé, sur scène comme en dehors.
Vous pourrez lire dans En Quarantaine son récit de l'incident dans l'avion. C'était pour la tournée d'A Prendre et il ne s'est battu avec personne en fait.
Bonjour Vincent,
Comme beaucoup de mes connaissances qui apprécient Christophe Miossec (notamment certains "mionautes" - les habitués un peu foutracs du forum de Miossec dont je suis), j'attends avec impatience la sortie de "En quarantaine".
Pour être des fans (même si ce mot n'est pas tout à fait approprié en ce qui me concerne, je préfère le terme d'amateur un rien addict) depuis "Boire", je dois dire que j'attends beaucoup de cet ouvrage car il règne toujours, malgré les années qui passent, un certain mystère autour de Miossec, et sans le dissiper totalement, j'espère que votre contribution à deux voix nous apportera un peu de lumière.
Encore une fois merci Vincent pour cette heureuse initiative, je serai chez mon libraire dès le 24 août prochain.
Musicalement,
Karim AOU
Bonjour Karim. Merci pour votre impatience, j'espère qu'elle sera partagée par d'autres addicts.
Je pense que "En Quarantaine", sans dissiper totalement le voile, vous exposera comme jamais avant le parcours de Christophe et surtout sa manière de penser, sa propre logique.
Ce qui est beau, c'est que le "mystère" lui demeure...
Très intéressant ce blog : je vais immédiatement en parler sur le mien ! En attendant avec impatience la parution d'En Quarantaine que j'ai déjà commandé chez mon libraire. Et d'avance, merci pour ce livre, je suis sûr qu'il sera très instructif.
Merci KS207 (lorrain comme moi) et merci pour le lien sur votre blog. J'espère qu'"En quarantaine" vous plaira...
Ah! en voilà une belle idée que ce livre! Les mots de Miossec ne peuvent qu'être l'aboutissement (?) d'un parcours. Un danger cependant, déjà relevé sur le site officiel de Christophe : l'apparence trop commerciale, après le bouquin avec Cali, les Victoires de la Musique, avant le Brest Of...bref tout ce que notre breton ne représente pas...
J'ai déjà trop lu que Miossec s'était perdu avec 1964 et L'Etreinte, comme si seuls existaient Boire, Baiser, A Prendre ou Brûle. Pour ma part, 1964 et L'Etreinte ne sont ni une répudiation ni un aboutissement, seulement la suite logique du parcours envoûtant d'un chanteur qui découvre au public son humanité à fleur de peau. 1964 n'est pas un anti-Miossec, ce sont les larmes qui s'écoulent après la révolte des précédents albums. Quant à l'Etreinte, c'est la maturité, ou peut-être l'émotion raisonnée. Ces deux albums,décriés par ceux qui s'inscrivent déinitivement dans la catégorie des passéistes, recèlent quelques unes des plus émouvantes chansons du Breton : "Je m'en vais", "La Mélancolie", "Ta chair, ma chère", "en quarantaine", "Dégueulasse", "La grande marée"...
Alors, oui, ce livre, cher Vincent Brunner, peut-être apparaîtra-t-il à certains comme un outil de commerce, mais peu m'importe, je le lirai, que dis-je, je m'en délecterai, avec la conviction que vous et Christophe avez seulement voulu, en toute humilité, dresser l'histoire d'un poète des temps modernes. Alors, un grand merci à vous, Vincent et Christophe. Et pour finir, juste une suggestion, directement adressé au Mio : à quand un cd live ? Car, pour avoir eu la chance d'être présent au Chabada à Angers cette année, je le confirme, les versions concert (tellement plus rock'n'roll!!) sont encore plus mémorables...
Bonjour Adrina. Merci déjà pour votre enthousiasme pour En Quarantaine, j'espère qu'il sera toujours là après votre lecture.
D'abord, je suis complètement d'accord avec vous sur votre vision des deux derniers albums qui montrent une facette différente mais pas moins sincère de Miossec.
Ensuite, même si le livre a un prix, ces considérations commerciales n'ont pas été à la base de ma démarche, ni celle de Christophe. Quand je lui ai proposé de travailler sur ce livre, il y a plus de trois ans, "1964" venait à peine de sortir (et sans trop m'avancer, je pense que l'idée d'un livre avec Cali ne devait pas être venue à ses futurs auteurs).
C'est en fait un concours de circonstances qu'En Quarantaine sorte en même temps que le Brest Of.
Enfin, pour faire passer un message à Christophe, allez plutôt sur son site officiel.
Merci encore pour votre soutien !
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